Version française du petit guide Linux Backspace/Delete mini-HOWTO
Version : 1.6.fr.1.0
5 novembre 2004
Historique des versions | ||
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Version 1.6.fr.1.0 | 2004-11-05 | BM, JPG |
Première adaptation française. | ||
Version 1.6 | 2002-01-19 | SV |
J'ai inclus de nombreux commentaires d'Alex Boldt et Chung-Rui Kao | ||
Version 1.5 | 2001-05-03 | SV |
Mise à jour pour les nouvelles distributions et l'astuce du tput. Updated for new distros and the tput trick. | ||
Version 1.4 | 2000-12-07 | SV |
Mise à jour pour les conflits de Red Hat 7.0 et de Helix Gnome. Updated for Red Hat 7.0 and Helix Gnome conflicts. | ||
Version 1.3 | 2000-10-15 | SV |
Changement du nom. Name change. | ||
Version 1.2 | 2000-10-15 | SV |
Mise à jour. Ajout de la section « Que faire si rien ne marche ». Updated. Added "What If Nothing Works" section. | ||
Version 1.1 | 2000-09-13 | SV |
Ajout de réglages pour tcsh. Added tcsh fixes | ||
Version 1.0 | 2000-09-05 | SV |
Première version. First release |
Table des matières
Tout utilisateur de Linux a tôt ou tard été confronté à une situation dans laquelle il semblait impossible d'avoir des touches Backspace et Suppr qui fonctionnent, en console comme sous X. Cette page explique ce phénomène et y suggère des solutions. Dans l'ensemble, les notions abordées ici sont indépendantes de la distribution utilisée : mais en raison de l'étendue des différences entre les fichiers de configuration du système selon les distributions, j'essaierai de donner au lecteur suffisamment de connaissances pour concevoir ses propres réglages en cas de besoin.
Je suppose que la touche Backspace doit revenir d'un caractère puis effacer le caractère qui est placé sous le curseur. Au contraire, la touche Suppr doit effacer le caractère qui est placé sous le curseur, sans que ce dernier ne bouge. Si vous pensez que la fonction des deux touches doit être intervertie, en dépit du fait que la majorité des claviers fournisse une flèche orientée vers la gauche (←) sur la touche Backspace, alors cette page ne vous donnera pas de solutions immédiates, mais vous pourrez néanmoins trouver très utiles les explications données ici.
Je suppose également que les réglages ne devraient modifier que des fichiers locaux (d'un utilisateur). Aucune partie standard de la distribution ne devrait être altérée. Enfin, ce document traite de la façon dont il faut configurer votre système pour que les applications reçoivent les bons événements clavier. Si une application décide d'interpréter de tels événements d'une façon idiosyncratique, le seul réglage possible est de reconfigurer l'application.
Note | |
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Depuis la première version de ce petit guide pratique, les choses se sont encore embrouillées. Différentes distributions d'un même émulateur de terminal (par exemple gnome-terminal tel qu'il est fourni par Red Hat 7.0, Helix Code/Ximian ou même Red Hat≥7.1) génèrent des séquences ASCII. En raison de cette dissonnance, les actuelles bases de données de terminal correspondent encore moins aux émulateurs de terminal qu'elles sont supposées décrire. Afin de donner un fondement solide aux explications qui suivent, nous supposons foncièrement corrects les paramètres proposés par la politique relative au clavier adoptée par Debian. |
Lorsque l'on appuie sur une touche, un nombre de composants matériels et logiciels coopèrent afin de garantir que la signification de la touche que l'on a dans l'esprit (par exemple, d'émettre un certain caractère) concorde avec le comportement effectif de la touche. Je me concentrerai sur l'aspect logiciel (dans la mesure où notre contrôle sur le matériel est inexistant), et en particulier, provisoirement, sur les événements clavier liés à la sortie en console.
L'appui sur une touche génère de purs codes de balayage (scancodes) du clavier ; ces codes de balayage sont ensuite transformés en un code touche (keycode). Sur un système i386, en général, la touche Backspace émet 14 et la touche Suppr émet 111.
Les codes touche sont traduits par la bibliothèque clavier en un symbole clavier (keyboard symbol : keysym) eu moyen de la définition du clavier chargée par l'utilisateur. Si vous regardez dans votre base de données de clavier (par exemple dans
/lib/kbd/
), vous découvrirez plusieurs définitions pour plusieurs ordinateurs, différentes répartitions et probablement différentes interprétations des mêmes touches (par exemple, on peut vouloir que les deux touches Alt se comportent vraiment comme deux modificateurs distincts). La répartition du clavier de la console Linux assigne la touche symbolique Suppr au code touche 14 et la touche symbolique Removeau code touche 111. Cela peut sembler étrange, mais la console Linux émule un terminal VT100, et c'est ainsi que vont les choses ici-bas. [1]Notre voyage touche déjà à sa fin. Les applications en console lisent des séquences ASCII, pas des touches symboliques. La console doit donc lire des touches symboliques et les traduire en des séquences ASCII chiffrant convenablement les touches. Bien sûr, cette opération doit être effectuée d'une manière qui soit compréhensible par les applications. En l'occurrence, dans la console Linux, la touche symbolique Suppr est mappée vers le code ASCII 127 (DEL), la touche symbolique Remove vers une séquence d'échappement adéquate, et la touche symbolique BackSpace vers le code ASCII 8 (BS).
Enfin, nous devons en quelque sorte revenir sur nos pas et traduire les séquences ASCII générées par chaque touche en capabilité de touche. Cet objectif est atteint par une base de données de terminal, qui contient, pour chaque type de terminal, le mappage inversé des séquences de caractères vers les capabilités de touche (qui sont essentiellemnt un sous-ensemble des touches symboliques). [2]
Note Malheureusement, il y a deux bases de données de terminal « standard », termcap et terminfo. Selon votre distribution, vous pouvez tout aussi bien utiliser l'une de ces deux là, ou la base de donnés peut encore dépendre de l'application. Nos explications se concentreront sur la base de données terminfo, qui est plus récente, mais les réglages suggérés ici prennent les deux en considération.
En l'occurrence, dans la console Linux, F1 génère un échappement suivi de
[[A
, qui peut être traduit par la capabilitékey_f1
en regardant dans l'entrée de la base de données du terminal de la console (essayez infocmp linux si vous voulez regarder l'entrée). On peut trouver une très bonne explication des bases de données du terminal dans le manuel du termcap de GNU. En général, les applications Linux utilisent la base de données terminfo, plus récente, contenue dans le paquetage ncurses.D'une façon qui n'est peut-être pas si étonnante, l'entrée de terminfo en console Linux mappe DEL vers la capabilité
kbs
(touche backspace), et Échap suivi de[3~
vers la capabilitékdch1
(touche « delete-one-char »). Même si vous pouvez trouver étrange que la touche Backspace émette un DEL, la base de données de terminal remet tout à sa place, et les applications qui se comportent correctement interpréteront DEL comme la capabilitékbs
, effaçant ainsi le caractère situé à gauche du curseur.
J'espère qu'au point où nous en sommes, le problème de base est clair : il y a un goulet d'étranglement entre le clavier et les applications console, à savoir, le fait qu'ils ne puissent communiquer que par séquences ASCII. Les touches spéciales sont ainsi d'abord traduites de touches symboliques en séquences, puis de séquences en capabilités de touche. Comme des consoles différentes ont des idées divergentes sur l'aspect que doit prendre cette traduction, nous avons besoin d'une base de données de terminal. Le système marcherait parfaitement, à un petit problème près : la base de données n'est pas toujours configurée correctement, et tout le monde ne l'utilise pas.
Les applications peuvent avoir un moyen de savoir quelle entrée de base
de données utiliser : ce qui le rend réalisable, c'est une configuration
adéquate de la variable d'environnement TERM
. Dans
certains cas, il y a une dissonnance entre l'émulateur de terminal et le
contenu de l'entrée de la base de données suggérée par
TERM
.
En outre, de nombreuses applications n'utilisent pas la base de données de terminal (ou au moins pas entièrement), et considèrent les codes ASCII BS et DEL avec un sens qu'elles ne font que présumer : par conséquent, sans regarder dans la base de données, elles leur assignent une signification (en général, bien sûr, la signification est d'effacer le caractère situé avant ou sous le curseur). Ainsi notre beau schéma est complètement détruit (tout utilisateur de Linux en fait l'amère expérience). En l'occurrence, bash suppose que DEL doit faire un backward-delete-char, c'est-à-dire backspace.
Partant, tout fraîchement installé, il permet que la touche
Backspace fonctionne en console comme on peut s'y
attendre, mais uniquement à cause de la succession de deux renversements
! Bien sûr, la touche Suppr ne fonctionne pas. La cause
de ce phénomène est que bash ne cherche pas
dans la base de données de terminal la capabilité
kdch1
.
Juste pour illustrer la façon dont les choses se sont embrouillées,
considérez le script fix_bs_and_del fourni avec la
distribution Red Hat (et peut-être d'autres). Il assigne à la volée la
touche symbolique BackSpace à la touche
Backspace, et la touche symbolique
Suppr à la touche Suppr. Désormais le
shell fonctionne ! Malheureusement, tous les programmes qui se
reposaient sur l'association correcte de la génération de touches
symboliques et de mappages de la base de données de terminal ne marchent
plus du tout maintenant, car la touche symbolique Suppr
est mappée par la base de données terminfo vers DEL, et
celui-ci vers la capabilité de touche kbs
, de telle
sorte que dans de tels programmes, les deux touches produisent un
backspace.
Sous X, la situation n'est pas vraiment différente. Il y a juste une couche différente, à savoir que le système X Window traduit les scancodes en ses propres touches symboliques, qui sont bien plus variées et plus précises que celles de la console, et les fournit aux applications (au fait, c'est la raison pour laquelle XEmacs n'est pas tourmenté par ce problème : X traduit le code touche 22 par la touche symbolique BackSpace et le code touche 107 par la touche symbolique Suppr, puis l'utilisateur peut facilement assigner à ces touches symboliques le comportement désiré). Bien sûr, un programme d'émulation de terminal (en général un émulateur de VT100 dans le monde X) doit traduire les touches symboliques X en séquences ASCII, de telle sorte que nous en revenons à notre douloureuse affaire.
Plus précisément, en général xterm se
comporte exactement comme la console (i.e. il émet les mêmes séquences
ASCII), mais, par exemple,
gnome-terminal dans la Red Hat <7.0 or
≥7.1 émet BS pour Backspace et
DEL pour Suppr. Là où ça commence à
devenir drôle, c'est quand vous vous rendez compte qu'ils utilisent par
défaut la même entrée de base de donnée de terminal
; ainsi, le fait que la capabilité kbs
soit associée
à un DEL ASCII fait que toutes les
applications qui se comportent correctement produisent le même
comportement pour les touches Backspace et
Suppr dans gnome-terminal.
La simple commande
bash$ export TERM=gnome
peut résoudre le problème, dans ce cas, pour les applications qui se
comportent correctement. Bon, pas toujours, parce qu'il pourrait manquer
une entrée appelée gnome
à votre système dans la base
de données de terminal, en particulier s'il n'est pas parfaitement à
jour.
Dans certains cas, ce n'est pas toujours une solution : si, par exemple, vous avez une distribution Red Hat 7.0, votre gnome-terminal se comporte comme une console. Mais attention : si vous avez mis à jour votre bureau en utilisant la distribution Helix, alors, votre gnome-terminal se comporte comme une Red Hat antérieure à la version 7.0.
À la seule fin de faciliter la compréhension de ce qui va suivre, appelons standard un émulateur de VT100 se comportant comme la console, et non-standard un qui émet BS pour Backspace et DEL pour Suppr[3].
Ainsi, par exemple, xterm a toujours été standard dans la distribution Debian, tandis qu'il a oscillé à de nombreuses reprises entre les états standard et non-standard dans la Red Hat ; le comportement de gnome-terminal est encore plus erratique. Voir la section intitulée « Plus de bidouillage » pour quelques renseignements sur la façon de rendre standard un terminal non-standard.
Lorsque vous écrivez une application en console, soyez gentils pour l'utilisateur et essayez de comprendre ce qui vient de l'entrée standard au moyen de la procédure de restauration suivante :
ouvrez la bonne entrée terminfo et essayez de traiter la séquence afin de découvrir si elle a une signification particulière dans le terminal courant ; si c'est le cas, utilisez la sémantique terminfo ;
utilisez la signification ASCII voulue sur les contenus de ligne, les retours chariot, les tabulations et, bien sûr, BS et DEL. Croiser les doigts pourrait également se révéler utile.
Remarquez encore que le problème qui égare souvent les gens qui essayent de régler leur système est qu'il règlent les choses au mauvais endroit. Puisque les parties qui fonctionnent ne fonctionnent souvent que par chance, essayer de régler le système en supposant que quelque chose est cassé mènera souvent à changer des paramètres corrects en paramètres incorrects.
La première étape d'une solution propre est de savoir exactement quels terminaux sont standards et lesquels ne le sont pas. En général, ils se comportent tous comme la console, et dans ce cas les modifications à faire pour que tout fonctionne bien sont minimes. Si, cependant, vous avez un terminal non-standard (par exemple, une version non-standard de gnome-terminal), vous aurez à le traiter d'une façon spécifique.
Le programme suivant, composé d'une ligne de C,
void main(void) {int c; while(c = getchar()) printf("%d 0x%02X\n", c, c);}
pourrait vous aider. Mettez cette ligne dans un fichier intitulé
ascii.c
, compilez-le avec gcc ascii.c -o
ascii, tapez ./ascii et appuyez sur une
touche suivie de Entrée. Le programme affichera les
codes décimal et hexadécimal de la séquence ASCII
produite (vous pourriez d'abord vouloir faire un stty erase
^- pour obtenir vraiment tous les codes). Vous pouvez
désormais voir facilement ce que la touche Backspace
fait : si elle émet un DEL (127), vous avez un
émulateur standard, si elle émet un BS (8), vous en
avez un non-standard.
Si vous avez un émulateur de terminal non-standard, vous devez le
distinguer des émulateurs standards. Théoriquement, cela ne devrait pas
être un problème parce qu'il y a différentes entrées dans la base de
données de terminal avec différentes séquences (l'entrée utilisée dépend
de la valeur de la variable TERM
).
Nous en venons ici au fait que l'entrée gnome
doit
être utilisée pour tous les émulateurs de VT100 non-standards, et
l'entréexterm
pour les émulateurs standards. C'est
avec de nombreuses distributions (sauf quelques cas comme la Red Hat
≤5.0, où l'entrée xterm
est non-standard).
Cependant, gnome-terminal utilise par défaut
la même entrée que xterm ; ainsi, si
l'un est non-standard et que l'autre est standard, vous devrez trouver
un moyen de le leur dire séparément. L'option
termname
de gnome-terminal
permet à l'utilisateur de choisir la variable TERM
.
Cependant, dans d'anciennes versions de
gnome-terminal, l'option ne fonctionne pas.
En outre, il n'est parfois pas facile de modifier la façon dont
gnome-terminal est démarré.
C'est une bonne idée que d'exploiter ici le fait que
gnome-terminal règle la variable
COLORTERM
sur gnome-terminal
. Ainsi,
par le simple ajout d'un test aux fichiers de configuration du shell,
nous pouvons régler la variable TERM
.
Notre problème est désormais qu'il pourrait manquer à la base de données
de terminal une entrée gnome
pour les terminaux non
standards (c'est le cas dans un certain nombre de versions de
termcap et de
terminfo). Les bases de données
terminfo récentes ont une entrée
gnome
, mais, dans certains cas, comme
gnome-terminal se comporte dans l'ensemble
comme xterm, à nos deux fameuses touches
près, il est possible de générer automatiquement une entrée flambant
neuve et correcte.
La bibliothèque readline, utilisée par
bash et de nombreux autres programmes pour
lire la ligne d'entrée, peut être personnalisée de façon à reconnaître
les séquances spécifiques de caractères. La personnalisation peut
également dépendre de la variable TERM
, si bien qu'une
fois que l'on peut distinguer les terminaux, on peut régler finement le
clavier.
Par ailleurs, si vous voulez que less et autres applications en mode texte marchent correctement, vous devez convaincre le shell du fait que sous un émulateur de terminal non-standard, le caractère d'effacement soit BS, et pas DEL (dans le cas contraire, la touche Backspace émet déjà DEL, donc nous n'avons rien à faire). On peut le faire à l'aide de la commande stty.
Attention | |
---|---|
Ces réglages peuvent avoir quelques effets pervers. D'abord, ils ne marchent que pour les terminaux spécifiés. Ensuite, en théorie (mais il est peu probable que cela arrive) ils pourraient embrouiller la bibliothèque readline sur d'autres terminaux. Mais ces deux limitations sont en général sans inoffensives. |
Tout d'abord, vérifiez avec infocmp gnome si vous
avez déjà une entrée gnome
dans votre base de données
terminfo (nous réglerons plus tard le cas de
termcap). Si l'entrée n'existe pas, la
commande suivante
bash$ tic <(infocmp xterm |\ sed 's/xterm|/gnome|/' |\ sed 's/kbs=\\177,/kbs=^H,/' |\ sed 's/kdch1=\\E\[3~,/kdch1=\\177,/')
en créera une correcte dans ~/.terminfo
. Si la même
commande est lancée par l'administrateur, elle générera l'entrée dans la
base de données globale (vous pouvez transgresser ce comportement en
réglant TERMINFO
sur ~/.terminfo
).
Notez que si votre entrée xterm
est déjà non-standard
(par exemple, vous avez une Red Hat ≤5.0), le script la copiera sans
la changer, et c'est précisément ce que nous voulons.
Ajoutez maintenant le fragment suivant à
~/.inputrc
[4] :
"\e[3~": delete-char
Cette commande apprend à la bibliothèque readline comment gérer votre touche standard Suppr pour des émulateurs standards, et avec un peu de chance, cela ne devrait pas interférer avec d'autres terminaux. Cependant, nous devons maintenant expliquer à la bibliothèque la signification du caractère DEL dans les terminaux non-standards, en ajoutant par exemple
$if term=gnome DEL: delete-char Meta-DEL: kill-word "\M-\C-?": kill-word $endif
à ~/.inputrc
. Si xterm
est non-standard également, vous devez ajouter trois autres lignes pour
lui. Inversement, si tous les terminaux sont standards, cette partie
n'est pas requise. Toutes ces modifications peuvent être étendues en
changeant le fichier /etc/inputrc
.
Remarquez que les assignements conditionnels font que les terminaux
non-standards fonctionnent pour autant que la variable
TERM
soit configurée correctement. Pour le
garantir, il y a plusieurs techniques. D'abord, comme la valeur par
défaut de la variable TERM
est, pour
gnome-terminal, xterm
, si
tous les terminaux sont standards, nous n'avons rien à faire. Si,
cependant, un terminal qui utilise par défaut l'entrée
xterm
est non-standard, vous devez trouver un moyen
de régler correctement la variable TERM
; supposez
par exemple que ceci est vrai de
gnome-terminal.
Le moyen le plus simple d'obtenir cet effet est de démarrer
--termname=gnome
, par exemple en réglant correctement
la ligne de commande dans le lanceur de la barre d'outils
GNOME. Si vous avez cependant une version plus
ancienne et que cette méthode ne fonctionne pas, vous pouvez ajouter les
lignes
if [ "$COLORTERM" = "gnome-terminal" ] then export TERM=gnome fi
à votre fichier de configuration
~/.bashrc
[5]. L'assignement n'est
exécuté que sous gnome-terminal, et règle
correctement la variable TERM
.
Note | |
---|---|
Régler le terminal sur |
Nous allons maintenant générer à la volée une entrée
termcap qui convienne pour les émulateurs de
terminaux non-standards ; on peut le faire comme suit, toujours
dans ~/.bashrc
:
if [ "$TERM" = "gnome" ] then export TERMCAP=$(infocmp -C gnome | grep -v '^#' | \ tr '\n\t' ' ' | sed 's/\\ //g' | sed s/::/:/g) fi
Enfin, nous devons expliquer au périphérique de terminal quel caractère
est généré par la touche d'effacement. Comme en général la touche
d'effacement est supposée faire un retour arrière, il y a une astuce
sympathique et efficace tirée du /etc/bashrc
de Red
Hat : ajoutez ceci à ~/.bashrc
:
KBS=$(tput kbs) if [ ${#KBS} -eq 1 ]; then stty erase $KBS; fi
C'est une idée toute simple : nous lisons la capabilité
kbs
à partir de la base de données de terminal, et
réglons le caractère d'effacement sur sa valeur si c'est un caractère
simple (ce qui est le cas aussi bien dans les terminaux standards que
dans les non-standards).
Note | |
---|---|
Certaines distributions peuvent avoir des réglages déjà en place dans le
fichier de configuration |
Dans le cas de tcsh, les réglages vont tous
dans ~/.tcshrc
, et suivent la même logique que pour
bash :
bindkey "^[[3~" delete-char if ($?COLORTERM) then if ($COLORTERM == "gnome-terminal") then setenv TERM gnome endif endif if ($?TERM) then if ($TERM == "gnome") then setenv TERMCAP \ "`infocmp -C gnome | grep -v '^#' | tr '\n\t' ' ' | sed 's/\\ //g' | sed s/::/:/g`" bindkey "^?" delete-char bindkey "^[^?" delete-word bindkey "\377" delete-word endif endif set KBS=`tput kbs` if (${%KBS} == 1) then stty erase $KBS endif
La seconde partie doit être répétée pour chaque terminal non-standard. Bien sûr, si une entrée termcap existe déjà, il n'est pas nécessaire de la générer.
La première chose à faire est de comprendre quels codes ASCII sont produits par une certaine touche utilisant le programme d'une ligne de C.
Une fois que vous savez quelles séquences sont produites, vous devez
vérifier l'entrée terminfo en cours avec
infocmp (ne soyez pas effrayé par la somme des
informations affichées !) et assurez-vous que les capabilités
kbs
et kdch1
correspondent aux
bonnes séquences (c'est-à-dire celles produites par les touches
respectives). En outre, vous devez vérifier avec stty
-a que le caractère d'effacement est celui qui est émis par la
touche Backspace (remarquez que ^H
représente BS tandis que ^?
représente DEL).
S'il y a dissonnance, il peut y avoir plusieurs raisons : mauvais
contenu de la variable TERM
, mauvaise entrée de la base
de données de terminal, mauvaise émulation de terminal sous X. J'espère
qu'arrivé à ce point, vous avez suffisamment d'informations pour creuser
la solution par vous-même.
Note | |
---|---|
Si différentes applications se comportent différemment, il est possible
que certaines d'entre elles utilisent correctement la base de données de
terminal, et d'autres non. Rappelez-vous que le fait que les touches
adoptent le bon comportement dans une application donnée ne signifie pas
que l'application utilise correctement la base de données de
terminal— elles peuvent ne fonctionner que par chance. Si vous
voulez avoir une vérification indépendante, vous pouvez essayer de voir
si l'éditeur ne fonctionne
ou non. ne utilise toutes les capabilités du
terminal, y compris |
Ainsi, vous n'êtes pas satisfait par toutes ces informations. Dans ce cas, vous pouvez faire encore plus de bidouillage sur la sortie de Backspace et de Suppr, en ayant recours aux commandes qui conviennent pour observer ou régler la façon dont X et la console traitent les touches.
Il peut arriver que, pour quelque raison, ce que j'ai dit sur X ne soit pas vrai, c'est-à-dire que X ne traduise pas le code touche 22 en touche symbolique BackSpace, ni le code touche 107 en touche symbolique Suppr (ou même que, sur votre clavier particulier, les codes touche associés à Backspace et Suppr ne soient pas 22 et 107). Afin de vous en assurer, vous devez utiliser xev, une application X simple qui affichera le code touche et la touche symbolique associés à la touche que vous enfoncez. Si quelque chose va de travers, il y a plusieurs façons de régler le problème : le moyen simple et provisoire est d'utiliser xmodmap, une commande qui vous permet de changer de nombreux réglages relatifs au traitement du clavier par X. Par exemple,
xmodmap -e "keycode 22 = BackSpace" xmodmap -e "keycode 107 = Delete"
réglera correctement les touches symboliques (en supposant que 22 et 107
sont les codes touches corrects pour vous). Dans le cas où vous voudriez
opérer quelques modifications sur le long terme, vous pouvez jouer avec
les ressources vt100.backArrowKey
,
vt100.translations
et ttyModes
de
xterm (et les applications de terminal
similaires) dans le fichier de configuration
~/.Xdefaults
. Une possibilité, par exemple,
consiste en ceci :
XTerm.VT100.Translations: \ <Key>BackSpace: string(0x7F)\n\ <Key>Delete:string("\033[3~")
Vous devriez jeter un coup d'œil dans la page de manuel de xterm pour obtenir plus d'informations.
Le programme faisant pour la console ce que xev fait
pour X est showkeys : il renverra les codes
touche de console des touches que vous enfoncez. En combinant
showkeys avec dumpkeys, qui
affichera sur la sortie standard le mappage clavier de la console, vous
pouvez facilement régler les dissonnances entre les codes touche et les
touches symboliques. Parallèlement à xmodmap,
loadkeys peut ensuite régler des associations
isolées, ou charger des mappages clavier entièrement nouveaux. Avec
cela, vous pouvez même changer la chaîne associée à une touche
symbolique donnée. Si vous voulez enregistrer ces modifications, vous
devrez définir un nouveau mappage clavier pour la console (vous devriez
jeter un coup d'œil sur les mappages clavier du système, en
général situés dans /lib/kbd
).
Les réglages suggérés ici devraient résoudre une grande étendue de
problèmes liés à l'effacement du texte que vous avez écrit (cependant,
ils n'aident pas à en créer du nouveau :)
).
Il y a un petit bug dans le réglage tout entier : si vous utilisez
l'astuce du COLORTERM
et que vous démarrez
xterm depuis
gnome-terminal, le premier verra
TERM
se régler sur gnome
. Cet
inconvénient est, bien sûr, en général complètement inoffensif, et n'a
pas lieu si vous avez tout simplement démarré
gnome-terminal avec un TERM
convenablement réglé.
Un autre problème non trivial, et qui n'a pas vraiment de solution, est celui qui concerne la connexion à distance : si vous vous connectez sur un hôte dont la base de données de terminal est incohérente avec la vôtre, vous aurez à configurer les choses à la main.
Enfin, il faut observer que les réglages ne marcheront pas pour des
applications cassées (par exemple, des applications ignorant la
capabilité de touche kbs
). Il n'y a pas grand chose à
faire dans ce cas, car régler le problème d'une application cassée
présente de fortes chances de casser toutes celles qui se comportent
correctement.
[1] Cette affirmation a été confirmée et discutée plusieurs fois dans les commentaires sur ce document. Si vous avez quelque information décisive à ce sujet, prière de m'écrire.
[2] Certains programmes s'en remettent
au pilote du terminal pour l'édition de la ligne d'entrée, comme
l'effacement de caractères ou de mots. Avec stty,
vous pouvez dire au pilote du terminal quel caractère il doit utiliser
pour effacer le caractère placé à gauche du curseur (le caractère
erase). Vous pouvez contrôler vos paramètres
courants avec stty a et les choisir avec
stty erase
character
.
[3] Même ces définitions ont été confirmées et discutées de nombreuses fois au sujet de ce document. Si vous avez une information décisive sur ce sujet, vous êtes prié de m'écrire.
[4] Sur les
anciennes versions de bash, vous devez vous
souvenir de régler correctement INPUTRC
, par exemple en
ajoutant
export INPUTRC=~/.inputrc
à votre ~/.profile
(ou au fichier, quel qu'il soit,
qui n'est lu que par les shells de login).
[5] Plus précisément, au fichier de configuration du shell qui est lu dans n'importe quel shell, pas seulement dans les shells de login. Le bon fichier dépend de la séquence de démarrage de votre bash.