Installation
État :
Sommaire
Pré-requis
- Aucun
Objectifs
- Comprendre l'organisation d'un CD d'installation Linux classique
- Effectuer différents types d'installation
Organiser un partitionnement simple (voir également « Partitions »))
Le CD d'installation
Les différentes distributions Linux utilisent des noms de répertoires différents sur les CDs d'installation. La structure générique est la suivante :
+-------+ | cdrom | +---+---+ | +-------------+--------------+ | | | +----+-----+ +---+----+ +-----+----+ | dosutils | | images | | packages | +----------+ +--------+ +----------+
Structure générique d'un CD d'installation Linux
packages
Ce répertoire contient les paquets au format binaire. Voici les noms correspondants pour les distributions les plus courantes :
debian : dist
mandrake : Mandrake
redhat : RedHat
suse : suse
Tous les logiciels installés sur le système à l'installation viennent de ces paquets logiciels. Consultez la partie traitant des gestionnaires de paquets (voir « RPM : RedHat Package Manager ») pour plus de détails.
images
Ce répertoire contient plusieurs « images ». Ce sont des fichiers spéciaux contenant des systèmes de fichiers. Un exemple d'image est un disque virtuel contenant des modules du noyau nécessaires pour démarrer votre système (initrd). Il y a différents types d'images qui permettent de :
- démarrer le programme d'installation ;
- gérer un matériel ou un besoin spécifique via des modules du noyau complémentaires ;
dépanner le système (image rescue).
Pour installer à partir d'une disquette, vous devez copier certaines images sur la disquette. Sous Linux, on utilise le programme dd, rawrite permet de le faire sous DOS.
Une image est un fichier spécial qui peut contenir des sous-répertoires (comme un fichier archive).
+--------------+ | Répertoire 1 | +--------------+ Fichier image -------> +--------------+ | Répertoire 2 | +--------------+
Une image peut être montée sur un pseudo-périphérique. Si l'image est nommée Image, la commande suivante vous permet de voir le contenu de ce fichier dans le répertoire /mnt/floppy :
mount -o loop /chemin/vers/Image /mnt/floppy
dosutils
Ce répertoire contient les programmes DOS qui peuvent être utilisés pour préparer l'installation de Linux, comme le programme rawrite.exe évoqué précédemment. Vous y trouvez également fips qui vous permet de scinder un disque C:\ en deux partitions sans perte de données et à la condition que le système de fichiers soit FAT et non NTFS.
Installations locales
L'installation locale est la plus courante et la plus facile. La plupart des distributions sont disponibles sous la forme d'une image ISO d'un CD-ROM avec un script d'installation automatique. Sur les machines sans lecteur de CD-ROM, il est également possible d'installer à partir d'une disquette.
Installation à partir d'un CD-ROM
Modifiez le paramétrage du BIOS de votre machine pour démarrer à partir du CD. Le menu du programme d'installation vous permet de faire une installation simple ou spécifique.
Installation à partir d'une disquette
Si vous ne pouvez pas démarrer à partir d'un CD-ROM, vous devez créer la disquette d'installation. Cela arrive lorsque le CD n'est pas amorçable ou si vous téléchargez une image de votre distribution dans un format autre que ISO.
Création de la disquette d'installation :
- sous Linux :
dd if=/chemin/vers/<nom_de_l_image> of=/dev/fd0
- sous Windows (hors NT) :
rawrite.exe
Pour les distributions RedHat, les images d'installation sont dans le répertoire images. L'image de base est boot.img. Vous en trouverez de plus spécifiques comme bootnet.img ou pcmcia.img.
Sur une distribution Suse, l'image de la disquette est dans le répertoire disks et cette image est appelée bootdisk.
Installation réseau
Pour une installation de RedHat, vous avez besoin d'une disquette d'installation spécifique. Faites une disquette de démarrage en utilisant l'image bootnet.img.
dd /mnt/cdrom/images/bootnet.img of=/dev/fd0
Pendant la première partie de l'installation en mode texte, vous devez paramétrer clavier et réseau. La suite de l'installation se fait par FTP, NFS ou HTTP. Vous pouvez faire une installation en mode graphique en utilisant un protocole qui permet de monter une source réseau sur un point de montage local (NFS) mais si vous utilisez les protocoles de retrait de fichier (FTP ou HTTP), l'installation se fera en mode texte. Ceci n'est plus forcément le cas pour la plupart des distributions modernes.
Notez également que l'installation réseau est possible directement à partir du CD pour la plupart des distributions modernes (à partir du disque 2 pour Mandrake et en introduisant le paramètre askmethod au démarrage du CD de Fedora).
Disque de récupération
Si vous ne pouvez plus démarrer votre système Linux, vous pouvez démarrer en utilisant un disque de récupération. C'est une version de Linux allégée qui monte un système de fichier virtuel minimal en mémoire.
Le système d'exploitation fonctionne entièrement en mémoire vive (RAM). Il permet d'accéder à votre système de fichier racine sur le disque dur. La plupart des disques de récupération le trouvent automatiquement. Par exemple si la racine se trouve sur la première partition logique du premier disque IDE (/dev/hda5), le disque de récupération peut la monter sur un sous-répertoire du système de fichier en mémoire, par exemple /mnt/system.
Changement de perspective
Dans cette situation, nous avons deux systèmes de fichiers racines. Pour utiliser celui présent sur le disque dur comme racine de votre système, vous devez changer de perspective (changer de racine). C'est la fonction de la commande chroot :
chroot /mnt/sysimage
---------------- | / +--------+ \ +---+-+-+---+ | | kernel | | | | | | | +--------+ | RAM ---> | | | | | +---+---+---+---+ | +---+-+-+---+ | | | | | | | | | | | | +---+---+---+---+ \ initrd / ---------------- Syst. de fichier racine en mémoire | Syst. de fichier racine sur le disque
C'est parti
Ancienne méthode
créez une disquette amorçable en utilisant l'image boot.img et en la copiant avec : dd if=boot.img of=/dev/fd0
copiez l'image rescue.img sur une deuxième disquette : dd if=rescue.img of=/dev/fd0
démarrez le système avec la disquette contenant l'image boot.img
à l'invite de LILO, entrez « linux rescue ». Vous devriez voir quelque chose comme :
Insert root file system disk:
insérez la disquette contenant rescue.img et appuyez sur entrée
- attendez l'invite du shell qui indique que le système a fini de démarrer
- vous aurez peut-être encore à déterminer quel système de fichier est la racine (non présenté ici)
Nouvelle méthode
insérez le CD d'installation de votre distribution (Suse, RedHat, Mandriva, Debian...)
tapez « linux rescue » à l'invite
- suivez les instructions
- le système de fichier racine devrait être détecté
si votre système de fichier racine est monté sur /mnt/sysimage, tapez la commande suivante :
chroot /mnt/sysimage
Plan de partitionnement
Le système d'exploitation utilise un mécanisme appelé montage pour accéder aux différentes ressources sur le disque dur. Sur les systèmes d'exploitation de type UNIX, cela se fait en attachant une partition à un répertoire, appelé point de montage.
L'illustration un peu plus bas vous montre un plan de partitionnement envisageable. Des ressources différentes (partitions, partages réseau, CD-ROMs, etc.) sont attachées sur différents points de montage.
Du point de vue de l'utilisateur, cela ressemble à une arborescence classique de répertoires et sous-répertoires.
Arborescence du système de fichiers
La racine de l'arborescence est appelée root et est représentée par une barre oblique : « / ». Le point de montage / est également le premier répertoire attaché à une ressource (périphérique racine) par le système d'exploitation.
Une fois la racine montée, les répertoires et sous-répertoires présents sur ce périphérique peuvent également être utilisés comme points de montage pour d'autres périphériques pour compléter l'arborescence des répertoires.
Ce processus se produit de la façon suivante :
le chargeur de démarrage charge le noyau et lui indique où se trouve la racine (cf « Démarrage de Linux » dans le cours pour la préparation de l'examen LPI 102).
Les autres répertoires sont montés à partir des informations du fichier /etc/fstab (voir « /etc/fstab »))
P | / <--- racine | bin dev etc lib | mnt proc sbin <--- points de montage | | | | | | | | ----------------------------------------------- <--- système de fichier | | | | | | | | boot home root tmp usr /usr/local opt var <--- points de montage | | | | | | | | | | | | | | | | P P P P P P P P P: périphérique de type bloc ou partage réseau
Création du plan de partitionnement
Lorsque vous installez Linux vous devez créer votre partitionnement. Cette étape de l'installation se fait généralement en passant par un outil graphique comme Yast ou Disk Druid. Ces programmes ont trois fonctions :
- créer des partitions d'une taille donnée ;
sélectionner le type de système de fichiers (voir « mkfs ») ;
- définir le point de montage pour chaque partition
Dans le cas d'une installation en mode expert, vous utiliserez sans doute fdisk (voir « fdisk ») pour créer uniquement les partitions.
Au minimum, vous aurez besoin de deux partitions : une partition racine et une partition d'échange (pour la mémoire virtuelle). Il n'y a pas véritablement une règle de partitionnement, mais des adaptations suivant la fonction à laquelle un ordinateur est destiné (poste de travail, serveur de mél, etc.).
La partition SWAP
Vous devez choisir la taille de la partition d'échange à sa création. Encore un fois, il n'y a pas de règle. La taille nécessaire dépend du type d'applications qui seront lancées sur le PC (bureautique, serveur, applications 3D, etc.). En général cependant, pour un noyau 2.4 avec une quantité de mémoire vive moyenne (c'est à dire moins de 256 Mo), on crée une partition d'échange du double de la taille de la RAM. Sur un vieux noyau 2.2, nous aurions donné à cette partition la même taille que la quantité de RAM.
En général, la zone d'échange se fait à partir d'une partition. Dans la table des partitions, la valeur hexadécimale correspondant à la partition SWAP est 82.
Remarque
Contrairement aux partitions utilisées pour le stockage de données, une partition swap n'est jamais montée. Il n'y a donc pas de point de montage pour ce type de partition. Pour créer une partition SWAP à l'installation, il suffit de sélectionner le système de fichier SWAP (ou partition d'échange). Une fois le système démarré, les informations concernant les partitions SWAP sont dans le fichier /proc/swaps.
Vous pouvez également créer des fichiers d'échange au lieu des partitions (voir LPI 201). C'est souvent utilisé en situation d'urgence sur un système en marche mais rarement à l'installation.
Plusieurs systèmes d'exploitation sur une machine
(Cette partie n'est pas nécessaire à la préparation de l'examen).
Si Windows est déjà installé sur le système, le programme d'installation configure automatiquement LILO ou GRUB pour permettre de démarrer les deux systèmes.
Pré-installation
Avant toute chose vous devez lancer un programme de défragmentation du disque. Vous avez ainsi l'assurance que les données utilisées par Windows se trouvent au début du disque.
Ensuite, utilisez un programme comme PartitionMagic ou fips pour séparer le disque en deux partitions. Les programmes Windows se trouvent sur la première partition. La seconde partition doit être suffisamment grande pour contenir Linux.
Remarque : l'espace moyen nécessaire pour une distribution Linux est de 4 Go.
Démarrer l'installation à partir de MS-DOS
Pour les Windows 9x, redémarrez votre ordinateur en commande DOS. Si vous installez une RedHat, tapez la commande E:\DOSUTILS\AUTOBOOT.BAT qui lancera le programme d'installation. Pour installer une distribution Suse, tapez la commande E:\setup.exe sous DOS.
Le disque dur vu par Windows
Sous Windows, le système ne voit que les partitions FAT et NTFS. Par conséquent, les partitions Linux sont inaccessibles.
Le disque dur vu par Linux
Sous Linux, la partition Windows devrait être nommée /dev/hda1 (pour la première partition du premier disque dur). Par défaut, cette partition n'est pas montée. Vous pouvez créer un répertoire /dos ou /mnt/dos et la monter pour y accéder. Par conséquent, la partition correspondant à C:\ est accessible.
Exercices et résumé
Questions
Oui ou non
Le programme rawrite fonctionne sous Linux et est utilisé pour copier un fichier image sur une disquette.
- À la préparation d'un nouveau plan de partitionnement sur un disque vierge, n'importe quelle partition peut être choisie comme partition racine.
Glossaire
Terme |
Description |
Système de fichiers virtuel |
Un système de fichiers est une structure de données qui permet d'organiser les données sur un disque. Pour l'utilisateur, les données se trouvent dans une arborescence de répertoires dont la racine est appelée « root » et est notée « / ». Cette structure est également appelée système de fichiers virtuel puisque l'arborescence ne change pas selon soit l'organisation du disque ou le partitionnement. Sous un système DOS, la situation est radicalement différente : par exemple si votre disque est découpé en 4 partitions, les utilisateurs devront savoir que les données peuvent se trouver sur C:\, D:\, E:\, ou F:\ et dans ce cas, le premier lecteur de CD-Rom sera nommé G:\. |
Point de montage |
Répertoire sur lequel est lié une partition pour la rendre accessible au système. |
Plan de partitionnement |
Le partitionnement est réalisé à l'installation. Il comprend le découpage du disque en partitions et le choix des points de montage pour les relier au système de fichier virtuel sur lequel le système d'exploitation est installé. La FHS (FileSystem Hierarchy Standard – Norme de hiérarchie du système de fichiers) indique où sont installés les composants logiciels, où se trouvent les répertoires personnels des utilisateurs etc. Vous devez en tenir compte pour le découpage de votre système en fonction de son rôle. Par exemple la plupart des logiciels sont installés dans le répertoire /usr. Par conséquent, assurez-vous que cette partition est suffisamment grande, au minimum 2 Go |
Mode de récupération |
Il s'agit d'un système Linux minimal avec juste assez d'outils pour accéder au disque. On utilise en général ce mode en démarrant à partir d'un CD-Rom d'installation, le système fonctionne entièrement en mémoire vive. |
root (/) |
| Répertoire le plus haut de l'arborescence sur lequel est attaché la partition racine. L'ensemble des répertoires et sous-répertoires peut se trouver sur cette partition ou d'autres sous-répertoires peuvent servir de point de montage pour d'autres partitions, cela dépend du plan de partitionnement choisi à l'installation. |
Commandes
Commande |
Description |
chroot |
Va dans un répertoire (comme avec cd) et considère ce répertoire comme la racine (/). Par défaut, chroot tentera de lancer le shell Bash /bin/bash, mais vous pouvez spécifier d'autres commandes à lancer (voir « serveurs chrootés » dans LPI 202). |
dd |
Outil qui permet de copier aussi bien des fichiers que des parties d'un périphérique (disque dur, CD-ROM ou disquette). Les CD d'installation contiennent en général des fichiers que l'on appelle des fichiers image qui peuvent être recopiées sur disquette en utilisant cette commande. |
fips.exe |
Programme disponible sur la plupart des CD d'installation utilisé pour redimensionner une partition FAT, afin de récupérer de la place pour installer Windows et Linux en double amorçage. |
rawrite |
Equivalent à dd sous DOS |
Travaux pratiques
Procédez à une installation locale à partir d'un CD-ROM en suivant la stratégie indiquée ci-dessous. Seuls les utilisateurs avancés familiers de l'éditeur de texte vi et de la gestion de paquets peuvent tenter les étapes FACULTATIVES.
Type d'installation : choisissez « personnalisée »
Partitionnement : partitionnez le disque manuellement avec Disk Druid. Voici une proposition pour un espace disque de 3 Go. Si vous disposez de plus d'espace, faites une partition /usr plus grande et installez plus de paquets que ceux indiqués à l'étape (iv).
ATTENTION : laissez une partition libre d'au moins 100 Mo, nous en aurons besoin plus tard.
/boot 20M / 250M /usr 2300M /home 50M /tmp 100M /var 150M SWAP 128M
Remarquez que SWAP est le type de système de fichier et que cette partition n'est pas montée.(FACULTATIF) Installez LILO sur /dev/hda2 ou ne l'installez pas, en tout cas ne l'installez pas sur le MBR (/dev/hda)
Nous souhaitons délibérément que le système n'arrive pas à démarrer. Le chargeur de démarrage sera remis à l'étape 2 (i)
- Paquets à installer (les noms diffèrent suivant la distribution) :
« Interface graphique X » + « Environnement de bureau GNOME » OU « Environnement de bureau KDE »
« Éditeurs »
« Outils graphiques pour Internet »
« Développement logiciel » (ceci a son importance puisque nous compilerons des paquets plus tard)
- Ne créez pas la disquette de démarrage
(FACULTATIF) Dépanner le système
Redémarrez à partir du CD-ROM d'installation. À l'invite, tapez : linux rescue
Lisez les informations à l'écran. À l'invite, utilisez la commande chroot comme nous l'avons vu plus tôt.
Le paquet lilo doit être installé. Éditez le fichier /etc/lilo.conf avec vi. Vous devriez avoir :
boot=/dev/fd0 prompt linear timeout=50 image=/boot/vmlinuz-<kernel-version> label=linux read-only root=/dev/<root-partition>
Exécutez /sbin/lilo. En cas d'erreur, vous aurez peut-être à remplacer linear par lba32.
Réponses aux questions (Oui ou non)
Non : rawrite est un programme DOS. Sous Linux, le programme permettant de copier une image sur un périphérique en mode bloc est dd
Oui : n'importe quel périphérique pouvant stocker des données (donc pas une partition étendue) peut être utilisé comme partition racine
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